Je vivais son ennuis, puis son envie irrépressible de suivre ce foutu lapin, ensuite elle tombait. Bizarrement, pendant que je lus le passage de la chute dans le terrier, le vent se souleva et j’eus une impression de chute, moi aussi. Elle arrivait à peine à se débrouiller dans ce nouveau monde, ça me faisait de la peine –une petite peine, Alice n’est qu’un personnage. Ce monde appelait « Pays des Merveilles » mériterait un nouveau surnom, parce celui-ci était immonde, trop long et paradoxale. Bien trop paradoxale d’ailleurs.
Je fermais mon livre, l’envie de lire m’avait perdu dans ce cimetière, seul. Je basculai alors doucement en arrière et allongea ma tête contre le livre que j’avais du lire des cinquante de fois. L’histoire me fascinait autant, ce Lewis Carroll avait été carrément pété pour écrire cette histoire, mais plus je la lisais, plus je voyais ces choses qui me dérange. Comme le titre du pays par exemple, après il y avait plein d’autres choses, les citer ne me ferait gâcher que du temps.
En basculant ma tête sur le côté, je sursautai en me levant. Il y avait une fille non loin de moi, dos à une sépulture avec carnet ou cahier –peu importe. Blonde, plutôt jolie et grande. Même si elle ne ressemblant en rien à un fantôme j’eus assez peur. Le cimetière me rendait plus tendu que je ne le croyais.
Je la fixais donc depuis plus d’une minute et je finis par feindre un sourire, même s’il était nerveux, c’était mieux que de rester là des heures à la fixer. Je m’assis alors, moi aussi, contre une sépulture en façon à être dos à elle. Quelque minute après, je jetai un coup d’œil discret derrière moi et elle me regardait toujours. Je devais avoir quelque chose sur la tête ou... ?
Curieux comme pas deux, je re-jeta un coup d’œil. Ses yeux bleus me fixaient. Encore. Là, c’était carrément flippant et il fallait que ce foutu cimetière me donne la frousse. Même si je savais pertinemment qu’aucun bras de zombie revenant sur Terre pour faire plein de morts et tout casser –je regarde la télé ma parole-, j’avais quand même peur...
Je décidai de me lever d’aller m’asseoir à côté d’elle.
« -
Salut. » , fis-je en posant mon livre devant moi.
Approche pourri, je vous l'accorde. Mais c'était mieux que de rester dans son coin à se dire que quelqu'un me fixait. En y pensant, c'était plutôt flippant. Réellement, une personne que vous ne connaissait ni d'Eve, ni d'Adam vous regarde sans s'arrêter...
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